LES ORIGINES ET LES TRADITIONS DU PREMIER MAI
Le Premier mai provient de l'Europe païenne
et c'est aussi la fête internationale de la classe ouvrière.
C'était un jour de fête sacré* célébrant la première plantation du Printemps.
Les Celtes* et les Saxons antiques célébraient le 1er mai comme Beltaine ou Jour du
Feu* car Bel était le Dieu celtique du soleil.
Le Saxons commençaient leurs célébrations du 1er mai la veille, le 30 avril.
C'était une soirée de jeux et de festivités célébrant la fin de l'hiver, le retour du soleil et
la fertilité du sol. Les paysans et les villageois portant des torches déroulait leur chemin
en montant jusqu'au sommet des collines ou des grands rochers de la montagne, puis
ils mettaient à feu des roues de bois qui dévalaient au bas des champs.
Par la suite, les festivités de la veille de mai ont été proscrites par l'Église*, mais
elles furent encore célébrées par des paysans jusqu'au XIIIème s. Tandis que les "gens
biens" allant à l'église évitaient de s'associer aux célébrations, ceux qui étaient moins
effrayés par l'autorité papale mettaient des masques* d'animaux et divers costumes,
mais pas à la manière de notre moderne Halloween. Les participants, menés par la
Déesse* de la chasse Diane (parfois jouée par un prêtre* païen* habillé en femme) et
le Dieu* cornu Herne [Cernunnos*] montaient vers le haut de la colline en lançant des
cris et des chants, tandis que hurlaient les trompes de chasse. Cette nuit est très connue
en Europe* comme étant la Walpurgisnacht, ou Nuit de Walpurgis [c'est à dire la Nuit
du Walburg, ou des Sorcières* pour l'Église].
La tradition celtique du 1er mai dans les îles britanniques a continué à être célébrée
tout au long du Moyen-Âge par les villageois [paganii… d'où "païens"]. Ici les
traditions étaient semblables avec une Déesse et un Dieu* de la chasse.
Quand les paysans européens se sont éloignés de la chasse, ils ont recueilli les
dieux et déesses de l'ancienne civilisation de chasse et cueillette et les ont modifés pour
refléter la nouvelle société plus agraire. Ainsi Diane et Herne sont devenus pour les villageois
médiévaux comme des déités de la fertilité des récoltes et des champs. Diane
est devenue la Reine ou Belle de Mai, et Herne [Cernunnos] s'est transformé en Robin
Goodfellow (un précurseur de Robin Hood) ou en Homme Vert.
La Reine de Mai reflète la Vie des champs et Robin reflète les traditions de
chasse forestière. Les rites* du premier mai faisaient partie des célébrations païennes
des saisons. Plusieurs de ces rites païens ont été absorbés plus tard par l'Église* afin de
convertir les adeptes de "l'ancienne religion*" [la "Vieille Coutume"].
Quoique les célébrations du 1er mai en Europe se soient modifiées selon la localité,
elles étaient cependant immensément populaires auprès des artisans et des villageois
jusqu'au XIXème siècle. L'Église* chrétienne ne pouvant pas éliminer quantité
de ces fêtes traditionnelles et les jours sacrés* de la vieille religion*, elle dut attribuer
ses "saints" patrons à ces dates païennes.
Pendant le Moyen-Âge, les diverses guildes de métiers célébrèrent donc ces
jours sacrés [païens] par la fête des "saints patrons" de leur métier. La guilde des cor
donniers honorait saint Crépin, les tailleurs célébraient Adam et Ève. Si bien que les diverses
sociétés commerciales de la fin du XVIIIème siècle et les premières unions professionnelles
se présentaient dans le flot des défilés locaux en dépeignant toujours
Adam et Ève vêtus par les tailleurs, et saint Crépin bénissant le cordonnier.
Les deux fêtes les plus populaires pour les guildes médiévales de métiers étaient
la Fête de la Saint-Jean ou Solstice d'Été, et le Premier Mai. Le 1er mai était un temps
d'amusement "sauvage" où l'on élisait une Reine de Mai parmi les Pucelles du village,
pour régner sur les plantations jusqu'aux récoltes. Notre actuelle tradition des reines de
beauté a pu avoir évolué, quoique dans une forme très abâtardie, depuis celle de la
Reine de Mai.
Sans compter que ce choix de la Reine de Mai était accompagné de l'érection
du mât phallique ou "Mai", autour duquel les jeunes célibataires du village dansaient en
tressant des rubans jusqu'à ce qu'ils soient entrelacés sur le Mai avec celui de "l'élu(e)
de leur coeur".
Et, naturellement, il y avait là Robin Goodfellow, un Homme Vert, qui était le
Seigneur des Désordres de ce Jour. Le 1er Mai était une célébration des gens du commun,
et Robin faisait le "Roi-Prêtre-Imbécile" pendant cette journée. Les prêtres* et les
seigneurs étaient l’objet de nombreuses plaisanteries de l'Homme Vert et de ses compagnons
; les mimes [masques] faisaient des plaisanteries et faisaient rire des autorités
locales. Cette tradition de satire est encore utilisée aujourd'hui à Terre-Neuve, avec la
"momerie" de Noël.
L'Église* et l'État n'ont pas pris part à ces célébrations, particulièrement pendant
les périodes de rébellion populaire. Le 1er mai et le Mai avaient été proscrits depuis
le XIIème s. et, pourtant, la tradition perdurait dans beaucoup de régions rurales
de l'Angleterre et les sociétés commerciales célébraient toujours le 1er mai au
XVIIIème siècle.
Comme les sociétés commerciales ont évolué en amicales à partir des guildes, et
par la suite en syndicats, les traditions des métiers sont demeurées fortes dans le
XIXème siècle naissant. La Fête* du Dominion Day du Canada et celle du 4 juillet aux
États-Unis étaient célébrées par des marchands décorant toujours les défilés dépeignant
leurs saints anciens tels Crépin.
Notre célébration moderne du premier mai comme fête de la classe ouvrière a
évolué depuis la lutte de 1886 pour la journée de huit heures. Le 1er Mai 1886, un appel
à la grève nationale aux États-Unis et au Canada pour une journée de huit heures
est lancé par les "chevaliers du travail". À Chicago, la police attaque les ouvriers grévistes
et en tue six.
Le jour suivant, lors d'une démonstration place de Haymarket pour protester
contre la brutalité de la police, une bombe éclate au milieu d'une foule de policier tuant
huit d'entre eux. La police arrête huit syndicalistes anarchistes prétendant qu'ils ont jeté
la bombe. À ce jour, ceci est toujours un sujet de polémique et la question demeure de
savoir si la bombe a été jetée par les ouvriers sur la police, ou si un des propres provocateurs,
agent de la police, l'a laissée tomber dans sa rapidité pour retraiter devant la
charge des ouvriers.
Dans ce qui allait devenir l'une des plus infamantes épreuves exposée en Amérique
au XIXème siècle, mais certainement ne pas être la fin de telles épreuves contre
les ouvriers radicaux, l'État de l'Illinois essaya de faire de ces ouvriers anarchistes qui
luttaient pour leurs droits, les lanceurs réels de la bombe. Que les ouvriers anarchistes
aient été coupables ou innocents n'était pas pertinent : ils étaient des agitateurs, fomen-
tant la révolution et excitant la classe ouvrière, et ils devaient donc recevoir une leçon.
Albert Parsons, August Spies, George Engle et Adolph Fischer furent alors jugés
coupable et exécutés par l'État de l'Illinois.
À Paris, en 1889 l'Association Internationale des Ouvriers (la "première internationale")
a déclaré le 1er mai fête internationale de la classe ouvrière en commémoration
des martyrs de Haymarket et le drapeau rouge est devenu le symbole du sang
des martyrs de la classe ouvrière dans leur bataille pour les droits des ouvriers.
« Le Premier Mai qui avait été interdit comme fête populaire, a été repris de
nouveau pour les gens du peuple. » May day 1998.
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Originally published Mayday 1995, Edmonton District Labour Council Newsletter and
Labour News. The Origins and Traditions of Mayday is the work of
Eugene W. Plawiuk 1996 : "ewplawiuk@geocities.com"
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